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… (re)tracer la voie/x des héros …


Paolo Caruso

Cette courte exposition est la restitution d’un an de travail en résidence de l’artiste Paolo Caruso.

Retrouvons-nous en musique pour découvrir le travail de Caruso où exploration, tumulte, conquêtes, et civilisations se mêlent à une palette colorée. De grandes toiles tendues et un piano investissent la grande galerie pour une fin d'été pleine de joie et de mouvements !

>>> Concerts tous les jours de 14 à 15h et de 19 à 20h sur réservation : contact@francoisebesson.com
>>> Retrouvez tous les midis & tous les soirs, le Food Truck Cappucetta Caruso devant la galerie, pour déguster une savoureuse cuisine sicilienne !

Verdun

Propos liminaires 
Verdun est une fresque guerrière que nous présente Paolo Caruso. 
L’art a depuis longtemps abandonné la hiérarchie des thèmes picturaux et de ses règles imposées. Ainsi, la peinture de bataille n’est plus tout en haut des cimaises au-dessus du portrait, de la nature morte ou de la scène de genre. Les scènes de combats n’appartiennent plus à l’état-major de la peinture. Mais elles demeurent un exercice de mémoire.

L'affrontement nous est récité comme une épopée antique. Il illustre la vaillance de chacun avant la cohésion de la troupe. Ça n’est pas une confusion où l’on ne distingue plus les combattants. Rien n’y est anonyme comme le voudrait les lois de la guerre. Car ici, comme dans les chants homériques, chaque guerrier porte un nom, des blessures et une histoire.

Paolo Carusso est un scribe des contours. C’est une expression égyptienne qu’il peut revendiquer. Il n’y avait pas de distinction dans la haute antiquité entre l’écriture hiéroglyphique et la représentation picturale. Les effigies des tombeaux antiques n’étaient pas des portraits. Le visage de profil et le torse de face, les guerriers gardaient l’espoir de retrouver dans une nouvelle vie, le corps intact d’avant les blessures et les mutilations.

Ici, ces soldats ont des yeux cyclopéens qui leur dévorent le visage. Ils sont éborgnés par la terreur et sans perspective aucune. La gloire ne couronnera pas ces effigies de médailles. Mais la dignité qu’offre le profil demeure. Cet œil scrute, il ne contemple plus.

Les membres dispersés dans l’entrelacs des autres corps appartiennent encore à celui qui va mourir. S’il s’en sort, peut-être sentira t’il encore cette jambe amputée ou ce bras disparu comme s’ils faisaient toujours partie de lui. Ils auront au mieux une médaille, une citation, une promotion. Au pire on inscrira leur nom sur un monument aux morts, leurs enfants seront pupilles de la nation et leurs épouses recevront une pension de veuve de guerre. 

La perspective n’a pas sa place dans l’ordonnancement de ce tumulte. Le point de fuite est oublié dans cette mise en œuvre du désordre de la vie.

Extrait d’un texte de Benoit Feder à propos de l’oeuvre Verdun de Paolo Caruso

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30 août

Galerie en résidence #1