chacun son trait, Ces jours bleus
12 avril - 8 juin 2019
La galerie Françoise Besson est heureuse de présenter Chacun son trait – Ces jours bleus1 du 11 avril au 8 juin 2019, une exposition réunissant les travaux de six artistes femmes : Christine Crozat, Awena Cozannet, Marie-Anita Gaube, Gwen Hautin, Sophie Matter et Armelle de Sainte-Marie.
Autant d’identités artistiques ayant en commun la permanence et la persistance du trait dans leurs oeuvres respectives. Le dessin est aujourd’hui l’expression plastique empreinte de la plus incroyable vitalité. En redéfinition permanente, se nourrissant volontiers des autres médiums, il déjoue sans cesse les limites du territoire dans lequel il est traditionnellement circonscrit. Cette exposition a ainsi l’ambition de montrer, grâce aux oeuvres, tout à la fois la richesse infinie du champ d’application du dessin contemporain et sa grande diversité d’expression plastique. La dominante chromatique choisie du bleu vient alors visuellement relier ces expressions différentes dans une cohérence signifiante. Ici la couleur se déploie dans l’espace de la galerie et le trait s’explore sur différents supports : papier, calque, sur toile, sur tissu etc.
Par son travail de découpe et de superposition de couches de calque et de papier, Christine Crozat matérialise les strates du temps. La forme, puisée dans sa mémoire et celle de l’histoire de l’art, tour à tour apparaît et disparaît dans l’intensité du bleu.
Intense, la couleur l’est tout autant dans les oeuvres de Gwen Hautin. Mais ici, le trait est un fil, déroulé et enroulé dans un geste dessiné qui semble continu. De l’essence de la forme palpitante et organique, emplissant le support, émerge alors la couleur.
Chez Armelle de Sainte Marie, le trait se tisse, se croise, se trame sur le papier et fait surgir les formes, en creux. Ses travaux au stylo évoquent un univers poétique et fantasmatique, familier des maîtres de la gravure.
Le travail de Sophie Matter est semblable à une expérimentation plastique et graphique tant par les variations de supports, de médiums que d’approches. Y compris dans ses oeuvres participatives et performatives, c’est toujours le trait qui crée la forme, entre abstraction et figuration.
Dans les dessins d’Awena Cozannet, c’est de l’homme dont il est question, du corps et de sa temporalité, figurés par un trait brut, comme incisé sur le papier.
Au contraire, chez Marie-Anita Gaube, le trait est charnel et comme dissous dans la couleur, devenant presque liquide. Ici, le dessin se transcende et reconsidère lui-même ses frontières, s’émancipant de sa définition ancienne. Il conserve cependant dans son identité un rapport essentiel au trait, et une relation à la fois brute et intime au support, aussi varié soit-il. Indéfinissable, indéfini, il est en exploration constante de ses limites et de ses potentialités. Le dessin comme objet plastique et comme pensée est ainsi ce qui fait la richesse du paysage artistique actuel. En témoignent la multiplication ces dernières années de manifestations le mettant à l’honneur et l’engouement croissant dont il fait l’objet.
Avec l’exposition Chacun son trait – Ces jours bleus, la galerie Françoise Besson entend redonner aux plasticiennes la place qui leur est due et défendre cette expression longtemps minorée, en montrant sur ses murs six de ses représentantes exemplaires.
Augurons que cet art du trait poursuive indéfiniment sa mutation et continue toujours de s’interroger sur ce qui fait son essence et sa richesse infinieTania Hautin, 2019