Toujours-ses-sous-bois
Silène Audibert
du 14 octobre au 27 novembre
Le travail de Silène Audibert est empreint de quelque chose de profond qui nous ramène à notre histoire humaine, à nos ancêtres, à la force du féminin, porteur de vie, résilient, charnel… Parfois mystiques, souvent énigmatiques, ses œuvres mettent en avant le principe fondamental suivant : l’humanité et la nature ne font qu'un.
Son travail de la trace à travers le dessin, la peinture et la gravure, est un moyen pour elle d’exprimer des émotions ressenties lors de lectures de contes et nouvelles. Ces récits traduisent une ambiguïté des émotions. Elle saisit ce trouble chez elle pour retranscrire un ressenti intime. Les grandes figures naissent ainsi dans la rêverie.
C’est un foisonnement de lignes, de morceaux de chair, où les corps se mêlent au végétal, où les éléments s'étendent en des formes buissonnantes. Les figures sont portées et portent en même temps ces branchages qui relient le corps au sol, à l'air et à l'eau. Le dessin souligne la puissance du corps féminin… La puissance de la nature.
Les formes se tracent et se révèlent dans un élan pour former des capes, des robes, des surfaces sculptées dans la peinture fraîche. Elles sont gravées dans un bleu nuit profond. Grattées en surface pour faire briller l'en dessous. Les superpositions nous laissent libre d'une lecture de figures flottantes, où les corps en équilibre s'apparentent à des méduses, habitacles légers, lumineux, et colorés. Un espace dessiné pour faire briller une joie intérieure.
Toujours-ses-sous-bois, c'est une ligne qu’elle a relevé dans une liste de définitions sur les sous-bois. Dans le cadre des beaux-arts, cela fait référence à un type de sujet, et ainsi à la redondance de certains artistes à les peindre comme chez les impressionnistes.
Ce titre est une auto-dérision. Pour elle, ses sujets tournent toujours autour de la même chose, car les formes qu’elle développe associent le corps et le végétal, auquel s’ajoute le sujet de l’érotisme sous-entendu par "le sous-bois" : l'en dessous, les parties cachées, de ce qui nous fait frémir, ce qui est intime.
À travers l’exploration du prisme du corps féminin, à la fois capable de procréer et de jouir, Silène Audibert nous invite à plonger à la rencontre de notre « moi » profond, où force et désir se côtoient et où l’intime se libère.